gnangnan story

elle en chiale. mais elle ne chiale pas de ton indifférence. tu sais ce qu'elle pleure? c'est son impuissance, c'est le fait qu'elle est incapable de se retenir. que oui tu es beau et qu'elle ne pourra rien y changer à ce que ça l'attire. t'inquiète pas, elle te touchera pas. elle ne pensera même pas à toi en mouillant ses draps de sueur. elle a trop peur que tu sois télépathe, mais ça c'est une parenthèse. t'inquiète pas qu'elle a bien senti que tu ne voulais pas d'elle. mais t'as déjà été amoureux dis-donc! tu sais ce que c'est que ce foutu espoir qui te colle à la peau, qui te colle dans le crâne et que t'oses pas crever parce que tu penses que c'est fragile. et quand tu vois que ça l'est pas, il est trop tard. tu le sais que ça s'accroche, que ça prends possession de tes membres et qu'après t'as un mal fou à te contrôler. oh oui tu as déjà été une marionnette. t'as peur de le redevenir. parce que pour te retransformer en vrai petit garçon, t'en as chié des baleines. et c'est pas petit les baleines. ça déchire l'anus en emportant ton coeur avec. t'en vomis tes tripes par les yeux et tu te dis "plus  jamais ça" alors que tu le dis jamais pour une gueule de bois. mais moi chuis alcoolique tu comprends? encore pas mal de coliques pour moi, et pas que celles des dimanches...

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je me dis qu'il faut que je me retienne
que les plaies de mon age
ne sont plus les genoux écorchés
qu'il faut que je sois sage
que les blessures sont intérieures,
que les blessures sont intérieures
mais j'aime pas gâcher
j'aime pas jeter les sentiments
surtout s'ils sont encore vivant
quelque part je suis contre l'avortement
de cet embryon que j'ai pour toi
mais il paraît que j'ai pas le droit
il paraît que c'est pas bon pour moi
tue le foetus, tue le, tant qu'il ne te mange pas
mais je me sens encore solide
et si je l'étrangle il me laisse tranquille
alors je n'ai pas le courage de finir le travail
je le laisse grossir et se dégonfler
comme un coeur qui bat
je n'ai pas le courage de le tuer
je me dis que ça serait trop dommage
et que je pourrais le regretter
s'il venait à partir pour de vrai
de tout façon, quelques mois c'est pas grand chose
pour un embryon de rose
même si les épines me déchirent le corps
j'ai l'habitude des blessures intérieures
je commence à avoir de la corne sur le coeur

Comments

[Eith]

c'est un de tes plus beaux textes.
vraiment beau.